Qu'est-ce que l'ego ?
Il est difficile d'expliquer que la personne identifiée à un concept ne peut
pas exister vraiment. Mais les personnes souffrent inévitablement de
l'expérience de l'ego. On peut définir l'ego comme étant une représentation
imagée de soi. La personne se fait une idée d'elle-même. Elle s'attribue des
qualités positives et négatives. Quand la personne croit cette image, elle
en devient l'esclave. C'est une définition classique, mais dans les faits,
l'ego personnel ressemble plus à ceci:
(La pensée de) l'individu qui définit son existence avec celle de la vie dans le corps
physique et ce, en tant que "je", est l'ego. (Ref:
TheTeachings of Bhagavan Sri Ramana Maharshi in His Own Words Edited by
Athur Osborne page 20.) Cette notion d'un "je concept" se
développe comme un être individuel. Ce "je" craint et souffre parce
qu'il évolue comme un objet, perdu dans un univers d'objets. Il est
soumis à des forces occultes sans les ressources pour gérer la
situation. En conséquence, l'ego-je-corps-objet doit être
neutralisé. Notre esprit a besoin de s'affranchir de la dictature des
pensées erronées.
En terme d'étude, il peut être utile de considérer l'ego sous trois angles
différents.
Perspective personnel 1: [ Le je conceptuel
et personel
- Les peurs ]
Le phénomène est confondu pour une réalité objective extérieure et indépendante du sujet.
Le "corps" est erronément considéré l'égal du
"JE SUIS". C'est là où l'erreur réside puisque l'existence n'est pas qualifiable. C'est un ego personnel.
Cet ego est convaincu d'être le résultat chimique d'un corps isolé et indépendant.
Il se qualifie lui-même, et il y a auto-identification. Cet ego se croit assujetti
à un scénario et à un monde extérieur à lui-même. Cet ego pense et fabule: "Je suis indépendant et autonome."
Il y a SÉPARATION et DUALITÉ en rapport avec soi. À ce
stade, la pensée de la personne se contredit, la domination du mental
s'installe avec un refoulement de peurs et craintes. Cette
pensée dualiste obligera une relation occulte et malsaine avec toutes formes d'autorité.
Perspective personnel 2: [ Le je possède ]
La personne s'approprie les expériences décrites au
niveau précédent et elle est convaincue qu'il y en a d'autres comme elle. C'est
la multiplicité. Seul un ego
cherche à en évaluer un autre et le non-moi apparaît ennemi de
mon groupe, mon
territoire, mes affaires, mon
ceci et cela. C'est une sur-identification. L'ego
personnel s'identifie à l'ego multiple. Le "Je" possède "ceci cela" et la
personne doit gérer des possessions fictives. La souffrance est
proportionnelle à la sur-identification. C'est un suicide.
Perspective du sage: [ Le phénomène ]
Du point de vue du sage, le phénomène est perçu comme une image absolue
de lui-même, sans cause et non objectif. Cet ego est neutre envers lui
et ne l'affecte d'aucune manière. De son coté, l'ego personnel perçoit
une COPIE relative et objective. Il y donc deux réalités superposées,
l'une absolue et l'autre relative. Lorsque cet ego est bien identifié,
il perd son énergie et la COPIE relative s'estompe.
Le phénomène manifeste la nature de la relation avec soi-même.
La présence de
soi en conscience élimine l'ego. L'absence de soi en conscience fait
surgir l'ego. Il faut donc faire l'effort de se gagner en conscience
pour contrer
la séparation.
Commentaire :
La "certitude de
la mort" n'est pas un instinct : c'est la
réaction de l'animal qui est suffisamment conscient de lui-même pour
comprendre son destin inévitable, c'est donc quelque chose d'appris, une
construction mentale dualiste : "Je suis un corps né et par
conséquent je cesserai d'exister".
L'identification à cette fiction génère une anxiété pour la simple raison
que "je" ne me connais pas et ne peut pas savoir ce qu'est cette chose que
"je suis" censé être. C'est pourquoi cette "ombre du sens de soi" ne
manquera pas d'être un sentiment de vide ou d'insécurité. Tout ce dont l'ego
est terrifié se trouve à l'extérieur de lui et il cherche à se défendre.
L'autoprotection est vouée à l'échec; car pour ériger des barrières, nous devons également renforcer nos
soupçons qu'il y a effectivement quelque chose dans notre sanctuaire intime
qui a besoin de protection, et après enquête, il s'avère qu'il n'en est rien. Aucune protection ne sera
jamais jugée suffisante. C'est un "je" divisé contre lui-même.
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